L’Afrique, longtemps considérée comme le berceau de l’humanité, est un continent qui reste sujet à de nombreuses situations problématiques depuis la période coloniale jusqu’à ce jour. Ainsi, au regard de ceci, il est naturel de s’interroger sur la situation contemporaine des droits de l’homme sur ce continent. Si c’est un sujet qui vous intéresse, apprenez-en davantage sur le positionnement de l’Afrique par rapport aux questions liées aux droits de l’homme.
Bref rappel sur la Déclaration des droits de l’homme en l’Afrique
En 1981, l’organisation de l’Unité Africaine a procédé à l’adoption de la charte africaine des droits de l’homme ainsi que des peuples. Ce traité constitue une arme principale dont dispose le continent face aux questions des droits de l’homme. Les textes qu’elle renferme sont conformes à ceux établis dans la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies. Il s’agit, entre autres, de :
- La liberté d’expression et de religion
- L’égalité devant la loi
- Le droit au travail
- Le droit à la propriété et à un minimum de niveau de vie
- Le droit à la santé et à l’éducation
- Le droit de ne pas être un sujet de torture
- Le droit à l’autodétermination nationale
- Le droit des peuples à la solidarité pour la lutte contre la colonisation
- etc.
Ces différents droits sont le fruit de l’histoire tragique de l’Afrique. En effet, ce continent a été, par le passé, assujetti aux impacts de la colonisation. Il a surtout connu un retard de développement sur les plans socioculturels, économique, politique, etc. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que la question des droits de l’homme a été vraiment prise en compte.
Dès lors, certaines dispositions ont été prises comme l’éradication de toute forme d’exploitation étrangère. À cet effet, la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 préconise le droit à l’égalité entre les peuples, le droit à la paix et à la sécurité internationale. Le droit de libération des peuples opprimés, le droit au développement socio-économique et culturel, le droit de promouvoir l’unité africaine, etc. sont également d’autres droits consacrés par ladite déclaration.
L’Afrique contemporaine et les droits de l’homme
Après l’adoption des droits de l’homme, les gouvernements africains se trouvèrent confrontés à de nombreux problèmes de développement économique. Ainsi l’indépendance économique devint une question prioritaire, à l’instar de celle politique. Face à cette lutte contre le sous-développement, certains États se sont vus obligés de prendre certaines décisions piétinant les libertés publiques.
D’un autre côté, avec l’avènement de la colonisation en Afrique, la mentalité des peuples a connu un changement radical. Dès lors, les rites et religions endogènes ont été abandonnés au profit des pratiques religieuses étrangères. Il est vrai que d’après la Déclaration universelle des droits de l’homme, chaque citoyen est libre de choisir sa religion. Cependant, certaines ethnies et même certains parents exigent la pratique d’une religion spécifique à leurs enfants. Dans ce cas, la liberté d’expression et de religion reste à revoir.
Toujours en matière de liberté d’expression, dans certains pays d’Afrique, cela est assez courant de voir les gouvernements museler la presse. Par ailleurs, le régime démocratique adopté en Afrique remet en cause le droit d’égalité devant la loi. Rares sont les situations où, en cas de différend, un pauvre illettré prend le dessus, devant la justice, face à une personne fortunée jouissant de privilège. Le principe devient identique à celui de « la raison de plus fort est toujours la meilleure ».
Les droits de l’homme en Afrique : une conception différente selon les régions
Les États africains n’ont pas les mêmes priorités en ce qui concerne les questions de droit de l’homme.
Les pays francophones
De façon générale, les nouvelles constitutions des États francophones consacrent, à la fois, les droits civils et politiques d’une part, les droits socioculturels et économiques d’autre part. Le constat est que les premiers sont plus affirmés volontairement que les derniers. Cependant, la nuance est faite au sein de certains pays socialistes comme le Bénin, la Guinée, le Congo, etc. Ces pays accordent plutôt beaucoup plus la priorité aux droits sociaux, culturels et économiques.
Les pays anglophones
L’examen constitutionnel de ces pays révèle le caractère sacré accordé aux droits et libertés de l’homme. Le Ghana, le Lesotho, la Sierra Leone, la Zambie en sont des exemples concrets. Leurs constitutions sont bien élaborées et témoignent de la place importante qu’occupent les droits de l’homme dans les décisions publiques.
Les pays arabophones
Ces pays ont instauré l’arabe comme langue officielle, ainsi que l’islam comme leur religion. La conception des droits de l’homme au sein des pays comme l’Algérie et l’Égypte est plutôt intéressante. Ceux-ci accordent une place aux droits politiques, civils, économiques, socioculturels et encouragent les devoirs de l’homme à travailler pour défendre la patrie qui est la sienne.